à 10:05:00, 01.08.2011
Si le nom du groupe fait penser au premier abord au titre d’un roman à l’eau de rose pour jeunes filles en fleurs, les premières notes effacent vite cette première impression pour laisser place à l’univers psychédélique et obsédant de Feeling of Love. Ici, on parle d’amour vache, d’un amour brut et fiévreux. Les flèches de Cupidon sont comme toxiques, addictives. Durant l’été 2006 au fin fond d’un bunker du Sablon naît « The Feeling of Love ». A l’époque où les one-man-band sont encore rares et où toute la vague des Big Wireman et autres King Automatic n’a pas encore déferlé sur la planète rock, Guillaume Marietta, guitariste et chanteur de la formation actuelle, se lance dans un projet musical solo. Après la sortie de quelques titres et une tournée sur les routes d’Europe, il sera rejoint deux ans plus tard par Seb, ex-membre d’A.H. Kraken et ancien camarade de classe, au clavier, et par Seb Normal, avec l’aide duquel il avait déjà enregistré des chansons, à la batterie. Cette mutation, Guillaume l’avait anticipée : « Je savais très bien que le projet n’allait pas durer seul, je ne l’avais pas créé dans cette idée », nous avoue-t-il, avant d’ajouter : « Encore maintenant, on est trois mais ça ne veut pas dire qu’on ne sera pas plus. Ce n’est pas figé. On a même prévu d’intégrer une deuxième guitare à la formation. » Quant aux motivations de cet élargissement, elles sont clairement énoncées par le chanteur : « A trois on est plus productifs, on a plus d’idées », explique-t-il. Et il ironise : « En plus c’est beaucoup moins drôle de partir en tournée tout seul. » Un « long couplet » qu’on se plaît à écouter Trois albums, cinq 7’, un 12’ et une cassette, en cinq ans Feeling of Love s’est constitué une discographie pour le moins impressionnante. Construite autour de cette vision minimale et répétitive du rock qui est issue, outre d’un penchant pour la fainéantise et peu de moyens techniques, d’une volonté d’aller à l’essentiel, sans fioritures. « On n’a jamais aimé les groupes qui étaient uniquement de bons musiciens et faisaient des solos de malades », avoue Guillaume, qui ajoute : « Ce qui compte pour nous c’est une structure simple, qui tourne en boucle comme un long couplet. » Cette vision de base d’un rock ultra simple et épuré, ils la partagent avec des groupes comme Suicide, tandis qu’au niveau de leurs inspirations c’est plutôt du côté des Velvet Underground ou de Bob Dylan qu’il faut chercher. En cinq ans, le groupe est toutefois passé de sonorités très blues à une musique beaucoup plus psychédélique, dans la veine de Spacemen 3, que l’on retrouve sur leur dernier album en date, « Dissolve me », sorti chez Born Bad Records, un label de rock indé français avec lequel le groupe entretient de très bonnes relations. Peut-être cette collaboration marquera-t-elle la fin de la valse des labels puisque Feeling of Love a déjà enregistré entre autres avec Yakisakana, Kill Schaman ou encore Avant ! records. Metz, je t’aime, moi non plus A l’écart des routes de France et de Navarre, Feeling of Love fait ses armes en tournant, depuis ses débuts, en Europe et aux Etats-Unis où ils bénéficient déjà d’une certaine notoriété. Là -bas, ils partagent régulièrement l’affiche avec des groupes tels que Movie Star Junkies qu’ils affectionnent particulièrement ou encore Intelligence, un groupe américain qui a influencé plusieurs formations parisiennes comme Cheveu, également chez Born Bad Records. Cette volonté de sortir des carcans de la France, Guillaume l’explique simplement : « Il y a cinq ans, peu de gens s’intéressaient à notre style de musique en France, alors qu’aux Etats-Unis l’engouement était déjà présent. » Ce besoin d’évasion s’explique également par le rapport ambigu que le groupe entretient avec la ville qui l’a vu naître. Le chanteur nous éclaire sur cette relation entre amour et haine : « A Metz, tout est brun et gris. Le climat a tendance aussi à influencer notre façon de voir les choses. » Il tempère cependant son propos : « En même temps, si on n’avait pas été là , on n’aurait pas joué cette musique, on avait besoin de cette colère. » Là où Manchester a inspiré à Joy Division son rock gothique, Metz a insufflé à Feeling of Love ce côté sombre et nihiliste. Contact et renseignements : Myspace - Page Facebook Prochaine date à ne pas manquer : 26 août 2011 : Festival Rock en Seine (Paris) w/ Foo Fighters + Smith Westerns Tous droits réservés, © La Plume Culturelle | 2007 - 2011.
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